Dix ans après l’attentat de Charlie Hebdo, le commandant divisionnaire de la sécurité publique Philippe Brinsolaro accepte de témoigner sur « ici Provence » ce mardi 7 janvier. Le policier marseillais est le frère jumeau de Franck Brinsolaro, l’une des douze victimes des frères Kouachi. Il était policier également, chargé de la protection du rédacteur en chef du journal satirique. « Il a donné sa vie pour protéger la liberté d’expression, l’un des fondements de notre démocratie », déclare-t-il, rendant hommage à l’engagement de son frère.
« Je pense qu’avec le temps, on a tendance à oublier des moments qui ont été des tournants dans notre histoire. Et je pense que Charlie Hebdo a été un tournant dans notre histoire » estime le policier. Pour Philippe Brinsolaro, les commémorations sont essentielles pour rappeler l’importance de la liberté d’expression et l’existence permanente de la menace terroriste. « On est toujours en Vigipirate, la menace terroriste existe. On voit ce qu’il se passe dans les pays étrangers, on a des appels à la haine par des influenceurs sur les réseaux sociaux. Je pense qu’il faut le devoir de mémoire et le rappel de ces événements, de ces moments où la France a connu des virages » considère-t-il.
Une place à Marseille porte le nom de Franck Brinsolaro. Mort à l’âge de 48 ans, il est toujours présent dans la mémoire de ses proches, et reste un « repère ». Il a fait « beaucoup de missions dans des services à l’étranger, dans des pays en guerre, dans des conditions très difficiles », cela faisait partie de lui, « ça le motivait », témoigne son frère Philippe, « on est inspiré par les valeurs qu’il défendait », poursuit-il. « Il faut trouver dans toute la force qu’il a mis dans l’accomplissement de ses missions, la force pour nous de continuer à accomplir également ces missions » ajoute-t-il.
« Nous sommes tous Charlie, nous sommes tous Franck »
Le député LFI des Bouches-du-Rhône Manuel Bompard explique ne pas vouloir reprendre le slogan « Je suis Charlie » en 2025. Selon lui, « la formule veut dire tout et son contraire maintenant ». Le commandant Philippe Brinsolaro ne commente pas les propos politiques, étant soumis à un droit de réserve. « Je pense qu’en des moments comme aujourd’hui, nous sommes tous Charlie, et nous sommes tous Franck pour les policiers et pour ceux qui défendent les valeurs de la nation. Après, chacun est engagé par ses propos ».
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