Le contexte
La Maison de Cot’aidants (lire par ailleurs) a organisé ce samedi, à Craywick, un atelier graff à destination de jeunes aidants à l’occasion de la Journée nationale des aidants, ce dimanche 6 octobre. C’est là, dans le cadre verdoyant d’Ô chambres d’hôtes, que nous avons rencontré Mona, Jules et Yoan, venus participer à l’atelier.
Des nuits parfois difficiles
Mona, 15 ans, de Grande-Synthe. Elle a le regard vif, le sourire facile et contagieux. Mona a deux frères jumeaux autistes âgés de 10 ans. La jeune fille vit avec ses parents, dont un papa « souvent en déplacement à cause du travail ». Mona aide sa maman au quotidien à « gérer » ses petits frères. « Pour moi, c’est naturel d’aider ma mère, c’est pas facile, mais on avance avec », dit-elle sans jamais se départir de son sourire. « Je m’en occupe le soir, un peu le matin. Dès fois ils font des crises, ils se réveillent la nuit. Ça m’arrive de me lever pour aider maman. » Très bonne élève, Mona est en seconde. La jeune femme peut compter sur sa mère pour avoir des moments à elle, une vie d’ado comme les autres. Pas simple. En avril, elle est partie une semaine en vacances grâce à la maison de Cot’aidants avec cinq autres jeunes dont le quotidien ressemble au sien. Pas de téléphone pendant une semaine… « Ça a été un peu long de ne pas avoir ma mère, pour savoir comment ça allait… »
Jules, 19 ans, de Zegerscappel. Originaire d’Éthiopie, Jules a été adopté avec ses deux autres frères – « on est des triplés » – alors qu’ils avaient 7 ans. « Quand on est arrivés en France, il y avait beaucoup de conflits entre mes parents et mes frères. » Des psychiatres évoquent des troubles du comportement. Depuis peu, un diagnostic a été posé : ses deux frères souffrent de schizophrénie. Jules a rapidement pris une place à part dans la famille, celui qui fait le lien. Un rôle lourd pour un enfant. « Ils m’écoutaient plus moi que nos parents, il fallait que je canalise les choses. » Avec le temps, il a pris conscience de l’énergie que cette place lui a demandé, sans compter le sentiment de culpabilité. « Ça me faisait mal de voir qu’ils n’avançaient pas comme moi, qu’il y avait quelque chose qui n’allait pas. Dès fois, je me disais que c’était de ma faute. » Jules est désormais étudiant à Lille. « Je veux être éducateur spécialisé pour jeunes enfants, dans la protection de l’enfance. » Un hasard ? « Non, je ne crois pas », sourit-il. En attendant, il rentre tous les week-ends à Zegerscappel. « On s’appelle régulièrement avec mes frères, mais je me rends compte qu’on ne parle plus autant qu’avant, j’ai une vie décalée par rapport à eux. »
« Je suis un peu l’enfant “normal” de la famille »
Yoan, 25 ans, de Dunkerque. Le jeune homme a un frère aîné de 26 ans et deux petites sœurs de 10 et 15 ans. « Mon grand frère a un handicap physique, il a du mal à se déplacer sur du long terme. Mes sœurs ont un handicap physique et des troubles de l’apprentissage. » Comme Mona et Jules, Yoan, qui vit désormais à Boulogne-sur-Mer, a mis du temps à prendre conscience de sa place d’aidant. « Je n’avais jamais utilisé le terme, mais oui, je le suis, même si maintenant c’est plus un soutien psychologique. » Yoan a passé une partie de son enfance à seconder ses parents. « J’accompagnais mon frère ou mes sœurs chez le kiné, je pouvais aussi faire le ménage, la cuisine. S’il fallait aider pour un rendez-vous médical, je m’en occupais », raconte le jeune Dunkerquois. Lui aussi ne s’est jamais posé la question. En passe de devenir expert-comptable, Yoan évoque la culpabilité qu’il dit ressentir au quotidien. « C’est difficile, je suis un peu l’enfant “normal” de la famille, je vais bientôt être diplômé alors que je vois que pour eux, ce n’est pas forcément facile. » Pour lui non plus.
Des plateformes de répit pour les aidants
L’association d’aide aux personnes âgées ou à handicap moteur (APAHM), dont le siège est à Leffrinckoucke, propose des services d’aides aux aidants via, notamment, deux plateformes de répit : la Maison de Cot’aidants (pour les personnes en situation de handicap) et la Maison d’Aloïs (pour les personnes de plus de 60 ans en perte d’autonomie ou atteintes de malades neuro-évolutive).
Ces deux plateformes proposent des activités bien-être et un accompagnement psychologique. Les deux structures ont également mis en place un système de « relayage ». « On intervient en relais de l’aidant du lundi au vendredi, chaque aidant ayant un quota de 50 heures par an », explique Sophie Rommel, de l’APAHM. Près de quatre cents aidants sont inscrits à la Maison d’Aloïs, plus de deux cents à la Maison de Cot’aidants. Un chiffre qui, pour cette dernière, ne cesse d’augmenter.
Vous pouvez prendre contact avec l’APAHM en appelant au 03 28 63 75 20.
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