
Le 13 juillet 2016, le sergent-chef Bruno Collard se tuait au volant d’un camion feu de forêt à Torreilles (P-O). Ses cinq frères, tous pompiers, accusent la vétusté du véhicule.
« Je n’arrive pas à faire mon deuil. Affirmer que Bruno est fautif, c’est dur, tout le monde disait qu’il conduisait bien. Aujourd’hui, nous voulons un procès contre les responsables de cet accident, mais pourquoi est-ce si long ? Pourquoi ? ».
Les yeux embués de larmes, Élizabeth cherche des réponses à ses questions, neuf ans après la mort de son fils aîné de ses six garçons, Bruno Collard, décédé le 13 juillet 2016 à Torreilles (Pyrénées-Orientales).
Ce jour-là, après 24 heures de garde comme sapeur-pompier professionnel, ce père d’un garçon et d’une fille, des jumeaux alors âgés de 5 ans, est affairé à la préparation du bal et des festivités de Pézilla-la-Rivière (P-O), son village. Également engagé comme pompier volontaire, il est alors mobilisé pour une intervention non loin de là.
Il conduit le camion de secours pour aller lutter, avec trois autres pompiers, contre un incendie attisé par un vent violent. Dans un virage, celui qui était alors sergent-chef de 35 ans, père d’un garçon et d’une fille, des jumeaux de 5 ans, a perdu le contrôle du véhicule qui est parti en tonneaux. Il est tombé dans les vignes et a eu une partie de la cuve arrachée. Le pompier a été tué, les trois autres blessés, dont Arnaud, le frère de Bruno. Grièvement.
Six fils, six pompiers
« Je ne me souviens absolument de rien. On m’a raconté que j’ai été éjecté pendant que le camion faisait des tonneaux, on m’a retrouvé à 20 m, avec un traumatisme crânien et plusieurs fractures… J’ai fait 15 jours de coma » raconte le survivant, aux côtés de sa mère et de ses quatre autres frères, eux aussi tous pompiers professionnels, réunis dans le bureau de leur avocat Montpelliérain Me Luc Abratkiewicz.
Car aujourd’hui, la justice est en panne. Pensez donc : depuis 9 ans, quatre juges d’instruction ont été nommés dans cette affaire et cette famille dédiée au secours – le grand-père et l’oncle étaient aussi pompiers, comme les six frères dont une partie a grandi à côté d’une caserne de Perpignan – veut des réponses sur la mort de Bruno Collard, plongeur professionnel, photographe et nommé adjudant à titre posthume.
Au départ de l’enquête pourtant, la cause semblait entendue pour le premier magistrat : le défunt roulait trop vite et il était au téléphone, ce qui expliquerait la sortie de route, une première expertise relevant par défaut un problème de conduite.
« Or l’enquête administrative, plus fouillée, plus pertinente, rapporte des problèmes sur les camions, les sapeurs se plaignaient, la veille, le conducteur avait dit qu’il tanguait » rapporte Me Abratkiewicz. Guillaume, un des frères, l’assure également : à la fin de l’hiver, quatre mois avant le drame, lui aussi a conduit ce CCFF (camion-citerne feux de forêt) : « juste avant d’arriver dans un rond-point, j’étais à 20 ou 30 km/h, j’ai pris un virage et le camion s’est mis à tanguer ».
Un problème de boulon sur le camion
En cause : un problème de boulon et d’entretien de l’engin non effectué soutient aujourd’hui la famille. Un rapport d’expertise qui pourrait le confirmer se fait désespérément attendre « depuis quatre ans » dénonce l’avocat qui attend que la justice se réveille.
Dans les six mois qui ont suivi, « les camions ont été retirés de l’opérationnel » pointent aussi les frères. Quant au supposé appel téléphonique, il est mis à mal par le constat de l’opérateur : il indique que le conducteur a reçu un SMS à l’heure du drame mais le téléphone n’a pas été déverrouillé pour le regarder.
« Et le téléphone a été retrouvé dans sa poche fermée » assènent les proches du disparu. Autant d’éléments qui laissent à penser que les responsabilités pourraient aussi se situer sur le constructeur des camions et la hiérarchie du Sdis 66, qui n’est plus celle d’aujourd’hui.
Le 13 juillet, comme chaque année, une cérémonie d’hommage aura lieu où l’accident s’est produit. La famille de Bruno, sera là, sauf son frère Guillaume, camarade de promo de Jérémy Beier, cet autre sapeur décédé moins d’un mois plus tard, le 10 août 2016, dans un incendie à Gabian, dans l’Hérault, à cause d’un camion défectueux, ce qui a conduit, en mars 2025, à la condamnation de l’ancien directeur du Sdis 34 à de la prison ferme.
« Je n’irai pas tant qu’il n’y aura pas de responsabilité établie » annonce Guillaume qui a été menacé à plusieurs reprises : « on me dit : “ton frère il est mort, tu en parles plus, tu arrêtes tes enquêtes”, hors de question. »
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