Après Black Panther, Ryan Coogler retrouve Michael B. Jordan dans un film musical et horrifique spectaculaire.
C’est une véritable épidémie. Hypertrophie du moi ou schizophrénie, les stars hollywoodiennes ne cessent de se dédoubler à l’écran. Robert Pattinson et sa « réplique » dans Mickey 17, de Bong Joon-ho, Robert De Niro dans la peau de deux mafieux italo-américains dans The Alto Knights, de Barry Levinson, et ce mercredi Michael B. Jordan dans Sinners, de Ryan Coogler, un acteur et un réalisateur inséparables (Fruitvale Station, Creed : L’Héritage de Rocky Balboa, Black Panther), à la façon d’un autre tandem afro-américain, Denzel Washington et Spike Lee, de nouveau bientôt réunis à Cannes dans Highest to Lowest. Hasard ou coïncidence, ces productions émanent de la Warner, major qui enchaîne les bides depuis un an (Furiosa, de George Miller, Joker : Folie à deux…). Sinners boxe dans la même catégorie blockbuster d’auteur et, s’il est impossible d’anticiper l’accueil que le public lui réservera, il est indéniablement l’une des plus belles réussites du studio depuis longtemps.
À découvrir
Michael B. Jordan joue le double rôle des frères jumeaux Smoke et Stack, vétérans de la Première Guerre mondiale de retour dans leur ville natale du Mississippi, en 1932, après avoir tenté de se faire une place dans la pègre de Chicago tenue par Al Capone. Leur couvre-chef permet de les distinguer – chapeau rouge pour Smoke, casquette bleue pour Stack. Les frangins achètent une grange pour la transformer en « juke joint », établissement qui tient du débit de boissons, de la salle de jeux et du dancing. Ils embarquent dans l’aventure leur jeune cousin Sammie (Miles Caton), alias Preacher Boy, fils de pasteur et guitariste de blues hors pair, Delta Slim, un musicien porté sur la bouteille, un couple d’épiciers chinois, et des anciennes amours prêtes à rallumer la flamme.
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Culture afro-américaine
Le blues n’est pas ici un tapis sonore pour faire joli. La musique du diable est un personnage à part entière, incarnée par le grand Buddy Guy dans un épilogue savoureux. Dans une scène de transe, aussi festive que politique, Ryan Coogler convoque toute la culture afro-américaine, du griot au rappeur, en passant par la danse d’Alvin Ailey. La nuit est chaude et fiévreuse. Surnaturelle aussi. Les démons s’invitent à la fête. The Rocky Road to Dublin, chanson traditionnelle irlandaise, ouvre le bal.
Ryan Coogler ose un croisement habile entre La Couleur pourpre, de Steven Spielberg, et Une nuit en enfer, de Robert Rodriguez. On pense aussi au phénomène Get Out, de Jordan Peele, version horrifique et saignante de Devine qui vient dîner… (1967), la comédie antiraciste avec Sidney Poitier bien sage et consensuelle pour le spectateur de 2017, c’est-à-dire au début du premier mandat de Donald Trump. Peel ne prenait pas de gants. Coogler n’y va pas non plus avec le dos de la cuillère pour mettre en scène le vampirisme de l’Amérique blanche et raciste, et sur les moyens de le combattre. Le blues n’adoucit pas la mort.
La note du Figaro : 3/4
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