Ils partagent bien plus qu’une date de naissance. « Être jumeau, c’est appartenir à un couple dès la naissance », explique Véronique Hoguet, thérapeute psycho-corporelle à Mérignac (Gironde) et spécialiste de la gémellité. Ce lien fusionnel, parfois nourri au détriment de l’individualité, peut engendrer une profonde difficulté à se séparer, à se différencier, à faire des choix pour soi.
Entre codépendance et rejet de la gémellité
« Comparaisons constantes, quête d’identité, poids de la loyauté fraternelle ou conflits liés à une dualité mal vécue : les défis sont nombreux, surtout chez les vrais jumeaux monozygotes (issus du même œuf, Ndlr), où la ressemblance physique renforce l’effacement de soi« , selon Véronique Hoguet, thérapeute psycho-corporelle et aussi experte de la question de la gémellité, qui a elle-même une sœur jumelle. « J’ai mis des années à ne plus chercher la reconnaissance de ma sœur, à devenir un individu à part entière », confie-t-elle, évoquant un long chemin vers l’équilibre.
Cet équilibre, Déborah l’a également recherché : « Avec Alex, ma sœur, on est très fusionnelles. J’ai été sa témoin de mariage et je me dis que c’est un vrai cadeau du ciel, une jumelle. Mais ça n’a pas toujours été évident. À l’âge ingrat du collège, être jumelles, c’était presque un défaut. Un motif de moquerie. Moi, j’ai traversé une période où j’aurais juste voulu être moi, ‘Déborah’, pas ‘les jumelles’. J’aurais aimé qu’on ne marche pas toujours côte à côte, juste pour ne pas entendre les réflexions, les regards, les questions bêtes », raconte cette habitante de Salon-de-Provence.
Un lien, aussi ambivalent soit-il, qui reste indéfectible, souvent plus fort que celui qui unit d’autres frères et sœurs. Un constat partagé par cette maman de deux jumeaux âgés de 3 ans : « Leur lien est indescriptible. Dès qu’ils se réveillent, ils se cherchent. Quand ils dorment, c’est tête contre tête. S’ils sont séparés ne serait-ce que quelques instants, l’un appelle l’autre, comme s’il lui manquait une partie de lui-même. Ils ont leur langage à eux, se comprennent en un regard et moi, je reste là, spectatrice de ce monde qu’ils se sont construits ». L’habitante d’Orange l’admet : « Par moments, leur grande complicité fait de l’ombre à leur grand frère. Il se sent mis à l’écart ».
Une complicité, voire une « codépendance » : « On a été séparées quelques années. Ça a été très dur. Heureusement que les forfaits illimités existaient déjà ! Puis je suis revenue dans le 13, et depuis plus de dix ans, on ne passe pas une journée sans s’écrire. On travaille dans la même boîte, pas très loin l’une de l’autre. On a les mêmes amis, on sort souvent toutes les deux. D’ailleurs, notre rêve, ce serait d’habiter une grande bâtisse ensemble ! Être jumelles, c’est plus qu’avoir une meilleure amie : c’est avoir une moitié sur qui on peut compter pour tout et n’importe quoi », relate Déborah.
« La place laissée au couple devient ténue »
Cette relation singulière peut aussi venir bousculer la vie amoureuse. Lorsqu’un jumeau ou une jumelle entre en couple, l’autre peut ressentir un vide, un abandon, notamment selon le rang de naissance. Le ou la partenaire doit souvent composer avec cette troisième présence en filigrane : le jumeau ou la jumelle, jamais très loin. « Certains conjoints vivent difficilement le fait de ne pas avoir leur compagnon ou compagne « pour eux seuls » », note Véronique Hoguet. « Dans les cas de fusion extrême, la place laissée au couple devient ténue, presque conditionnelle », poursuit l’experte. Des jumeaux n’ont même pas le désir de sortir de cette relation exclusive, tant elle structure leur identité. « D’un côté, il y a celui ou celle qui avance, fonde une famille, de l’autre, celui ou celle qui reste, parfois en retrait, confronté à un sentiment de déséquilibre ou d’échec », selon la thérapeute.
Pour d’autres, cette connexion unique n’est pas un « frein » à leur épanouissement de couple, au contraire. « Ce lien très fort que nous partageons a toujours facilité les choses dans nos vies de couples respectives, même avec nos beaux-frères avec qui nous avons d’excellents rapports. Avec le temps, les expériences, les fréquentations parfois différentes, nous avons appris avec Cindy à vivre chacune un peu plus notre vie de notre côté », explique pour sa part Prescillia, 33 ans, qui vit à Marignane.
Un lien que seuls les jumeaux et jumelles peuvent vraisemblablement comprendre, presque « envahissant » : « Je suis jumelle, mais elle est décédée à notre naissance, et j’ai toujours du mal à être seule, j’ai toujours ressenti un manque, et pourtant je n’ai jamais vécu avec elle, hormis les mois dans le ventre », dévoile Coralie, qui habite à Aix-en-Provence.
Depuis 2021, on constate un « jumeau boom ». Plus de 1,6 million de paires de jumeaux naissent chaque année sur la planète, soit 3,2 millions d’enfants jumeaux et donc près d’un bébé sur 40.
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