Un événement de puissance 2 a modifié, de façon mémorable, la vie de la famille Laloge le 3 octobre 2024. Ce jour-là, en fin d’après-midi, les jumeaux Ciaran et Ewen ont émis leurs premiers cris à la maternité du CH Morvan, à Brest. « Trois minutes de poussée », relate la maman, Lou Laloge. Des oracles en auraient détecté le signe d’un tempérament fougueux. Avec d’autant plus de conviction que l’enfant porte le prénom d’une tempête.

« Un prénom qui sonne bien, réoriente sa mère. C’est pour cela que nous l’avons choisi. Mon mari (Maël) est attaché aux prénoms bretons, comme le sien. Quand on a su que l’on attendait des jumeaux, on a opté pour Ewen en premier mais j’avais envie d’autre chose pour le second. Sans trop s’éloigner non plus. Alors, on a cherché dans la liste des cousins celtes. Maël m’a lu celle des prénoms irlandais. Ciaran (prononcer Kiarane), ça passait bien », avait ressenti la kiné guipavasienne, malvoyante.

« Il bougeait tellement ! On aurait dit du vent »

« À la radio, on l’entendait avec la prononciation « Siaran ». C’est en l’écrivant que nous avons fait le lien avec la tempête », poursuit Maël, également kiné et malvoyant. « Il y a eu un peu d’hésitation. On a pensé à tous les Charlie nés après l’attentat contre Charlie Hebdo. On ne voulait pas d’amalgame. » Ces doutes n’ont cependant pas balayé le charme de Ciaran.

« Ce lien avec la tempête, c’est vraiment un hasard, certifie Lou Laloge. Mais parfois on en rigole. » Même au moment de l’accouchement : « La sage-femme a rencontré un peu de difficultés à lui trouver le cœur pendant le monitoring. Il bougeait tellement ! On s’est dit : « On dirait du vent » ». Le personnel de la maternité de Morvan n’a pas saisi l’origine des sourires complices apparus sur les visages des parents. « On est joueurs. On ne leur avait pas annoncé les prénoms. »

Pas du tout tempétueux

Aucun vent de panique n’a traversé la salle d’accouchement lorsque le petit Ciaran a pointé sa jolie frimousse au grand jour, quelques instants avant Ewen. Le lien avec les mauvais souvenirs encore vivaces de la tempête qui a ravagé la Bretagne n’a pas effleuré l’esprit du personnel soignant. Et puis, « il n’est pas du tout tempétueux, sourit Maël Laloge. C’est même l’opposé. Il est d’un calme absolu. » À l’image de son jumeau.

« La petite tornade, à la maison, c’est plutôt Enora », glisse sur un ton affectueux le papa. La grande sœur, 5 ans, adorable moulin à paroles, trouve aussi très jolis les prénoms de ses petits frères. Attendrie de les voir dormir avec leurs visages paisibles et leurs petites mains serrées, elle se souvient à peine « avoir eu un peu peur » dans la nuit du 1er au 2 novembre 2023, lorsque les rafales faisaient trembler les murs de la maison de Guipavas. Ciaran n’avait heureusement pas provoqué de grands dégâts. Moins d’un an après, il apporte plutôt un tourbillon de joie.