La Jordanie est-elle sur le point de plonger à son tour dans une période d’instabilité politique ? Ce pays, souvent cité en exemple pour son habileté à maintenir un équilibre géopolitique délicat et une coexistence pacifique entre musulmans et chrétiens, vient de subir un véritable séisme politique. Le Front d’Action Islamique, branche politique des Frères musulmans, est désormais le premier parti du pays, avec 31 sièges sur 138 au Parlement.
Depuis son retour en scène en 1989, l’Assemblée, longtemps perçue comme une chambre d’enregistrement des décisions royales et des intérêts tribaux, suscitait un intérêt limité. Cependant, la percée spectaculaire du parti islamiste, malgré sa répression continue par les autorités, a réveillé les esprits en Jordanie. Comment expliquer ce bouleversement soudain ?
Tous les regards se tournent vers Gaza. Tout au long de la campagne, le Front d’Action Islamique n’a cessé d’invoquer le martyr du peuple palestinien, touchant une corde sensible dans un pays où 70 % de la population est d’origine palestinienne. Le 8 septembre dernier, Maher El Jazi, un camionneur jordanien, a tué trois soldats israéliens sur le pont Allenby, à la frontière avec la Cisjordanie. Cet acte, bien que condamné publiquement, a été secrètement applaudi par une grande partie des Jordaniens.
Le Front d’Action Islamique, quant à lui, n’a pas hésité à exprimer ouvertement sa fierté, qualifiant cet attentat d’« héroïque ». Toujours prêt à capitaliser sur de tels événements, le parti a immédiatement rendu visite à la tribu bédouine de Maher El Jazi, les Haweitati, pour présenter ses condoléances au « héros » à la fois assassin et tué. Ce soutien indéfectible s’est rapidement traduit dans les urnes.
Bien que le Royaume hachémite ait signé un accord de paix avec Israël en 1994, l’adhésion populaire à cette amitié reste quasi inexistante. Dans les rues jordaniennes, des étoiles de David peintes en bleu ornent les poubelles métalliques, tandis que d’autres sont tracées sur les trottoirs, pour être délibérément piétinées. Quiconque ose désigner Israël comme un voisin est souvent corrigé, on lui explique qu’il s’agit en réalité de la Palestine. « S’il vous plaît, ne dites pas ce mot Israël », implore une jeune femme. Cependant, la situation à Gaza n’est qu’une des raisons expliquant le succès croissant du parti islamiste.
Un besoin d’emploi transformé en quête identitaire
À la suite des printemps arabes, la jeunesse jordanienne a réclamé des réformes politiques, sociales et économiques. Le poids des structures tribales devait s’effacer pour permettre la modernisation du pays, et surtout répondre aux besoins d’une génération en grande partie privée d’un emploi stable. Ce mécontentement généralisé a rapidement profité aux islamistes.
La création d’un syndicat des enseignants, interdit depuis 2020, est devenue l’étendard du mouvement de contestation. Parmi ses principales revendications : une éducation plus conforme à l’identité musulmane du pays et une ferme opposition à l’occidentalisation des élites, perçues comme corrompues, népotistes et détachées des réalités sociales.
Les partis islamistes ont su répondre aux aspirations de la jeunesse avec un programme fortement identitaire, où leur interprétation de l’Islam occupe une place centrale. Ce pari s’est avéré gagnant. Selon un sondage récent mené par l’International Republican Institute (IRI), 70 % des Jordaniens souhaitent une plus grande présence de l’Islam dans la société.
S’adaptant aux évolutions sociales, le parti islamiste a également reconnu l’importance des femmes dans la défense d’une identité perçue comme bafouée par les dirigeants. L’inclusion des femmes en politique, encouragée par le roi Abdallah II, a même favorisé le parti. Durant la campagne électorale, des affiches de femmes en niqab, ne révélant que leurs yeux, ont inondé les rues, mobilisant un public féminin sous une surveillance sécuritaire stricte. Les sœurs musulmanes ont remporté six sièges, surpassant les scores des autres partis en termes de représentation féminine.
Le succès du Front d’Action Islamique en Jordanie suscite de nombreux débats. L’ouverture proposée par le roi Abdallah II, bien que nécessaire pour apaiser les tensions internes, comporte des risques, surtout dans un contexte régional déjà tendu. Le royaume hachémite, constamment en équilibre entre des forces opposées, est l’un des rares pays à avoir reconnu la confrérie des Frères musulmans dès 1945, alors que d’autres nations, dominées par l’idéologie panarabiste, l’ont vigoureusement réprimée.
La Jordanie est également le deuxième pays, après l’Égypte, à avoir signé un accord de paix avec Israël, tout en devant composer avec une population majoritairement palestinienne. Le royaume dépend fortement de son alliance géostratégique avec les États-Unis, son principal pourvoyeur d’aide au développement, tout en résistant à la pression de devenir une « seconde Palestine ». Dans ce contexte complexe, le roi Abdallah II n’a d’autre choix que d’invoquer la modération comme un talisman, espérant ainsi préserver la stabilité de son pays et la pérennité de son pouvoir.
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