À Castres, il a trouvé une vie simple. Celle à laquelle il aspire depuis son enfance dans un petit village du nord de la Nouvelle-Zélande. Jack Goodhue, 29 ans, est un homme épanoui, entre le rugby, qu’il pratique au plus haut niveau depuis l’âge de 19 ans, et son quotidien, au côté de sa compagne Sophia.

Dans la coquette maison qu’il loue depuis quelques mois dans le quartier du Corporal – celle où vivait avant son coéquipier Santiago Arata – Jack Goodhue échange avec plaisir sur son parcours et son enfance. Le All Black, 18 sélections, raconte son enfance, dans le village de Kawakawa, où ses parents tiennent une ferme. « C’est une toute petite ville, à la campagne, où nous avons notre maison de famille. » Jack grandit entouré de son frère jumeau, Josh, de sa sœur Samantha et de ses frères Axel et Cameron. « Nous étions des enfants avec beaucoup d’énergie ! On passait notre vie dehors. On jouait au rugby ensemble, quasiment tous les après-midi. »

De la ferme aux All Blacks

Dans cette famille, le rugby tient une place à part. « Mon père était très impliqué dans le rugby, dans le club du village, United Kawakawa. Il nous a tous coaché à un moment ou un autre. Ce n’était pas juste le rugby : il voulait qu’on soit actifs. Et puis il était passionné par la communauté ». Le rugby, donc. « On n’avait pas vraiment le choix, reconnaît Jack en souriant, mais on ne s’est jamais senti obligés. Et puis on a eu la chance d’avoir une bonne génétique ! Ma mère est d’origine hollandaise, d’une famille où ils sont très costauds ! »

Sa foi en bandoulière

À l’école, le jeune Jack s’en sort plutôt bien. « C’était bien, on était dans une école de petite ville. C’était parfois un peu long (rires) mais j’en garde de bons souvenirs. Moi, j’aime lire, apprendre, garder l’esprit stimulé ! » Il grandit paisiblement, entre le sport, l’école et le travail à la ferme. « Mes deux grands frères y bossaient beaucoup. Mon jumeau et moi, on l’avait plus facile, mais on nettoyait quand même les champs des cailloux ! » A 14 ans, direction Auckland, en pension. Il rêve déjà d’être rugbyman professionnel, mais veut garder toutes les portes ouvertes. Il partira à l’université, où il étudie l’agriculture. Il enchaînera avec le professionnalisme, le très haut niveau, jusqu’à disputer une coupe du monde, en 2019, pour son pays. En parallèle, il s’investit au sein de l’association « Big Brother, Big Sister » où il suit des jeunes. « Je crois qu’il faut guider la jeune génération », assure Jack.

En 2023, il rejoint Castres et change de vie. Plus expérimenté, plus apaisé – « je pense que je préfère ma vie de maintenant, le stress, la pression, c’était difficile pour un jeune homme »-, il peut facilement « switcher. Je profite du temps avec ma famille, avec ma femme. » Sa foi chrétienne, aussi, l’accompagne au quotidien. Il aime lire. La Bible, des ouvrages de philosophie, mais également des fictions historiques. « Je mène une vie simple, assure Jack Goodhue. Avec Sophia, nous ne sommes pas une famille très occupée. On aime discuter, sortir le chien, voyager… » Sophia, qui venait de lancer son entreprise de nutrition quand ils sont partis pour la France. Le couple a aussi largement participé à l’introduction d’un jeu de société, Les colons de catane, au sein du CO.

Aujourd’hui, les Goodhue profitent de leur vie castraise pour découvrir la culture et le patrimoine – Jack adore la cité de Carcassonne- et perfectionner leur Français. En aimant la vie. « Et le rugby », précise Jack.